Le Parcours du Combattant
2005 à 2009 étaient des années de formation. Après un bref passage en université, l'appel de la vie active fut plus fort que l'aspect sécuritaire de la vie étudiante.
C'est ainsi que je pris le chemin du travail dans une grosse société, afin bien sûr de gagner ma vie, mais aussi pour acquérir un savoir faire et l'expérience du travail en collectivité sous plusieurs autorités.
Mon emploi du temps étant relativement souple, j'ai pu continuer mon avancement dans le monde "chien", et bien sûr, m'occuper encore mieux de ceux qui partagaient déjà ma vie.
C'est ainsi que j'agrandi mon cheptel d'une part (en restant dans les limites raisonnables !) tout en commençant à mûrir mon projet final. Travailler pour les autres, qui plus est dans la structure qui me nourrit actuellement n'est pas ma vocation !
Mais couver un projet ne se fait pas en quelques semaines ! Cette page est donc le "mémorial" de ce parcours. En avant donc...
Septembre 2009
Ce projet qui me tient à coeur depuis longtemps a vraiment été "mis en idée" durant ce mois. Ce fût en effet une période de bilan et de mise au point, qui a permit de définir ou redéfinir mes buts.
Grâce à mon parcours, je savais plus ou moins ce que je souhaitais pour mon élevage. Et pourtant, malgré mon projet initial, je n'avais pas prévu l'ampleur qu'allait prendre la partie "Fox Terrier" durant ce mois. J'ai en effet vu de nombreuses portes s'ouvrir, et la race Fox est maintenant au même niveau que le Beauceron, voir même plus puisque cela à pris une ampleur internationale.
Bref, un élevage qualité, qui serait "nourrit" par une pension de haute qualité... Dans l'absolu, rien de très sorcier, rien de très original...
Octobre 2009
J'ai la chance d'avoir dans ma famille, un véritable "Lycos". Attendez, je m'explique : une de mes petites soeurs vit avec moi en quasi permanence. Dans cette situation, il faut bien l'occuper le soir et les week ends. Etant une de ces "no-life" précoce, j'ai donc trouvé facilement sa tâche : chercher quelque chose à acheter.
J'ai été bien claire dans mes souhaits : ne voulant pas construire du tout neuf, c'était vers les structures déjà construites que je l'envoya chercher via ce précieux outil, le net.
La pauvre petite y passa beaucoup, beaucoup d'heures, et le plus dur ne fût pas de trouver, mais plutôt que le site visé obtienne l'approbation de tous ! Et ça, c'était vraiment pas gagné... "Trop loin de là, trop de ceci, j'aime pas, c'est moche" et j'en passe...
Souhaitant rester en Midi-Pyrénées, le tour des offres fût assez vite fait tout de même. Et nous avons donc craqué pour une ferme à 5km de Montauban. C'est surtout l'intitulé qui précisait le mot "chenil" qui m'a vraiment plu il faut dire !
Rendez-vous est pris, un samedi matin, pour visiter. La maison, trop grande pour moi seule mais parfaite pour mon style de vie et surtout, pour accueillir la nombreuse populasse qui se plaît à venir me voir, me plaisait d'entrée. Les terres qui allaient avec également, et les nombreuses dépendances aussi. Le chenil était fait "illégalement", mais vraiment bien construit et pratique. Bref, cette première offre avait tout pour réussir.
Sauf que bien sûr, avant de s'engager dans une telle aventure, j'ai été voir différentes structures inhérantes à ce genre d'installations, dont la DSV du 82, et la mairie de la commune de cette batisse. Alors, autant la DSV, bien que claire, ferme et précise, m'informa qu'il n'y aurait que peu de difficultés pour mettre aux normes cette structure, autant la politique de la commune fût totalement différente. "Un élevage classé chez nous ?! Même pas en rêve !"
Si avec ça ce n'est pas clair.... Il a fallu tout de même plusieurs semaines avant de pouvoir définitivement rayer de notre liste cette ferme ! L'agriculture, sous quelque forme que ce soit, n'est pas toujours bien vue, alors que pourtant, l'Etat fait tout pour nous installer, nous jeunes agriculteurs... Cherchez l'erreur !
Bref, les recherches continuèrent, bien sûr. Parallèlement à tout ceci, j'entrepris pour ma part les démarches me permettant d'obtenir les (nombreuses !) aides de l'Etat auquelles j'ai droit grâce à mon Bac Pro Agricole. Rencontre donc avec les personnes de l'ADASEA, et du Point Info Installation 82 (oui, j'aurais du le faire dans le Tarn, mais puisqu'à ce moment je visais cette ferme dans le 82, j'étais parfaitement en droit de faire cette longue procédure chez eux... D'autant plus que le 82 est largement plus généreux que le 81 !!!). Ces différents entretiens me permettait d'affiner mon projet, et surtout, de commencer le "PPP" : Plan de Professionnalisation Personnalisé. Heureusement, j'ai échappé aux stages (grâce à mon parcours en alternance), et au final, je ne m'en sors qu'avec le stage collectif obligatoire de 3 jours, plus une journée de formation sur les sociétés agricoles et leur fonctionnement.
Pour le moment donc, tout est parfait !
La machine étant lancée, il n'y a plus qu'à trouver le site de la structure, afin de pouvoir établir mon PDE (Plan de Développement Economique), pour pouvoir ensuite passer en commission, pour finalement obtenir les aides, et donc, m'installer....
Pas de lieu d'installation, pas d'avancement, et donc, ça nous renvoie tout droit vers janvier pour ce fameux stage...
Novembre 2009
Recherche, recherche, et encore Recherche. Nous avons élargi notre zone, et c'est ainsi que nous sommes tombés sur une charmante propriété avec autorisation DSV 49 chiens, dans le Lot et Garonne.
C'était en fait un élevage (très connu dans sa race qui plus est) qui était à vendre. Le tout vendu avec une superbe maison de type landaise. Pas de pension, mais du potentiel puisque ce département n'est pas très fourni de ce types de structures. Un très bon contact avec les vendeurs, bref, là, on y a vraiment cru...
Un peu cher ceci dit... Mais bon, quand on aime, on ne compte pas comme on dit !
Pendant un mois, on s'est accroché, on s'est surpris à rêver, jusqu'à ce que, pour l'établissement de mon PDE, on nous demande le détail de la valeur de la structure. Le notaire des vendeurs s'en est chargé, et quand le résultat est tombé, il était clair qu'il fallait lacher l'affaire... Quasiment tout le prix d'achat était fixé sur la maison, or mes prêts jeunes agriculteurs ne marchent que si la structure est agricole, forcément.
Alors voilà, retour à la case d'octobre !
Décembre 2009
Catastrophique, c'est le seul mot qui me vient à l'esprit quand je repense à l'unique visite de ce mois.
Entre Tarbes et Toulouse, avec vue sur les Pyrénées. Au départ, ça paraissait bien. Autorisation 49 chiens, bref, ça valait le coup d'aller jeter un oeil.
Au total, la visite a duré 15min, pas une de plus !!!
D'entrée de jeu, le propriétaire nous dit "Moi c'est du non-Lof, je ne vends qu'aux animaleries, aucun particulier ne vient ici". Ah ben on comprend pourquoi !!! A la question "Pourquoi vendez-vous?!" il répond comme si c'était normal "Je pars m'installer dans l'Europe de l'Est"... Plus tard au cours de la visite, on découvrira des ouvrages pour apprendre le russe...
49 chiens qu'il disait... il devait y en avoir 60, avec des portées de tout âge dans chaque pièce, dans une hygiène douteuse. Quant aux "chenils", je crois que je n'ai jamais rien vu d'aussi... affreux ! C'était vraiment un travail de sagoin, et quand on pense que la DSV départementale a autorisé ceci, ça fait peur !
Acheter à un trafiquant de chien, il n'en était pas question...
La encore, retour à la case octobre... et puis, puisque c'était le mois des fêtes, je dois reconnaître que nous avons interrompu les recherches. Difficile parfois de gérer tout à la fois !
Janvier 2010
Une nouvelle année, un nouveau souffle...
Et une nouvelle structure à visiter !
Une pension canine et féline qui tourne, construite en 2007, intéressant donc... Le seul hic : la situation géographique. C'est loin de chez moi.
La, ça ne tient qu'à moi d'accepter ou non, la propriétaire souhaitant me vendre en priorité puisque le feeling est bien passé entre nous.
Mais suis-je vraiment prète à tout quitter ?
A suivre...
Parallèlement, j'ai enfin terminé mes stages collectifs obligatoires. C'était marrant de voir que j'étais considérée ainsi que quelques autres comme "agriculture rare" ! Pourtant, des élevages de chiens, il y en a...
Globalement, c'était intéressant, même si ça concernait plus les céréaliers, ou les agriculteurs bio (très à la mode, vu le nombre de personne qui s'installe dans ce domaine !). L'échange vis à vis de nos projets respectifs était enrichissant, les rencontres avec les différents membres de la chambre d'agriculture instructifs.
Maintenant que j'ai effectué cette formalité, il ne me reste que le PDE à terminer, mais pour ça, il faut avoir signé le compromis de vente pour pouvoir fournir les devis des investisseurs... Rendez-vous en février, pour savoir si oui ou non, je change de vie...
04/02/10 (Février Partie 1)
Le 4 Février 2010 restera dans nos annales comme on dit. J'ai en effet signé le compromis de vente concernant la structure visitée en janvier...
Ainsi, j'ai fait le choix de quitter ma vie actuelle pour une autre, certainement plus enrichissante encore.
Inutile de préciser que je suis aux anges bien sûr ! Je suis très excitée à l'idée de pouvoir enfin réaliser mon rêve... J'ai hâte d'apporter ma pierre à l'édifice, et de démarrer les travaux !
Bien entendu, vous en saurez plus dès que l'avancée sera plus conséquente. En attendant une petite photo de la chatterie (que je vais refaire "en dur").
Quant à la zone géographique, il va falloir patienter (ben oui, sinon c'est pas drôle !). Allez, un indice : c'est une zone touristique très appréciée... !
Février, Partie 2, à Avril
J'aurais aimé vous faire un "Février Partie 2", mais malheureusement, cela n'était pas possible. Durant ces trois mois, je n'ai pas pu obtenir un seul rendez vous nécessaire à l'établissement de mon PDE.
Alors, est ce par dédain de mon activité, manque de temps, flemme, autres soucis ?! Je ne saurais le dire, mais le fait est que ce cher Monsieur qui m'a tout bonnement refusé la moindre communication, m'a tout simplement "mis dans la *****". Pas de PDE, pas de prêts...
Mai 2010
Enfin, un nouveau numéro pour ce fichu et éternel PDE. Et cette fois ci, quelle facilité pour obtenir un rendez-vous ! Cela ne fait que renforcer mon impression de "Je m'en fous" de l'autre conseiller...
Bref, ni une ni deux, un aller retour de plus pour juste une après midi de 3H à parler chiffres, objectifs, et formalités. Et surtout, une grosse amertume en sortant du bureau. Avec les aides de l'Etat, je serais obligée de restreindre la pension, et donc, vivre très difficlement les premières années.
Alors, une grosse remise en question se pose à ce moment là. Tout quitter pour vivre laborieusement pendant plusieurs années, est ce vraiment ce que je souhaite ?
Reflexions, discussions, et finalement, révélation...
Tant pis, j'abandonne les aides de l'Etat, dans un premier temps du moins !
Après tout, l'élevage reste ma passion, je ne désire pas en vivre, alors que vivre de la pension, voilà le but... Du coup, ça change tout ! Certes pas d'aides pour l'instant, mais quelle liberté d'agir !!! En faisant tourner la pension au maximum, j'aurais une vie décente, tout en faisant ce que j'aime... le chien.
Une fois cette nouvelle décision prise, retour chez le banquier. Celui ci ne nous cache pas son enthousiasme, et surtout, il y croit... Alors moi aussi !
Juin 2010, Partie 1
De retour de la Nationale d'élevage, le moral au top, des souvenirs plein la tête, c'est en toute sérénité que j'attends la suite de notre affaire.
Sauf que justement, le banquier, eh ben il casse tout. Soit disant que maintenant, ça ne va pas être possible ! Alors là, c'est incompréhension, colère, déception...
Mais POURQUOI était-il ok le mois dernier, et soudainement, ça ne va plus, alors que rien n'a changé ?! On a même réduit la demande, alors, qu'est ce qui cloche ?!
Dans ma tête, c'est foutu. D'autant plus que le compromis s'achève le 10 juin, il ne reste pas assez de temps pour démarcher d'autres banques.
Alors bien sûr, peut être que ça ne devait pas se faire. Peut être que ce n'était pas le bon moment. Peut être que je trouverais mieux chez moi. Peut être... Mais j'en ai rien à faire de ça, moi je veux cette pension, je veux partir maintenant, je veux faire ce que j'ai toujours voulu faire !
Je suis trop déçue. Et pourtant, on n'a pas hésité à faire tous les efforts et les sacrifices qu'il fallait pour réussir ce projet ! Je ne comprends pas. Et puis l'angoisse arrive vite. Que faire si cela ne se fait pas ?!
A nouveau, des questions, des doutes, des projets se forment dans ma tête. Il me faut un plan B. Pour moi, c'est fichu, au moins, si la réponse est effectivement négative, je ne serais pas encore une fois déçue.
Réponse définitive le 10 juin qu'ils nous ont dit... à suivre donc.
Juin 2010, Partie 2
10 juin 2010 : la pression monte, c'est aujourd'hui que je saurais, cette fois définitivement, si oui ou non, je peux me permettre de rêver d'une nouvelle vie. Que l'attente semble longue ! Toutes les petites choses du quotidien semblent tellement vaines à côté de ce mince espoir !
J'essaye cependant de me raisonner. Je ne veux pas être trop déçue. Dans ma tête, je me dis que c'est mort, en raison de la discussion avec le banquier la dernière fois. Mais je ne peux m'empécher d'espérer, au fond...
Nombreux furent les appels, mais à chaque fois ce n'était pas pour ce que je souhaitais. Et puis, soudain, le dernier appel...
La sentence tombe : c'est non. Evidemment, malgré le travail fait sur moi-même pour empécher toute déception, je ne peux le cacher, j'ai -pardonnez moi- les boules. Ce non est donné avec une raison : c'est juste parce que je n'ai pas 40 000 euros d'apport personnel.
Alors, c'est le serpent qui se mord la queue, encore une fois ! Comment à mon âge, je peux disposer d'une telle somme ?!!! Comment s'installer alors, si l'on nous refuse tout, sous prétexte qu'on n'a pas d'argent ? Comment travailler lorsqu'on le veut vraiment ?!
Incompréhension, car derrière moi, j'ai un fort soutien famillial !
Je n'arrive pas à digérer, pour le moment. Je sais que je trouverais autre chose, que j'emprunterais sans doute un autre chemin pour y arriver, mais pour le moment, je reste sur cet échec. Cela faisait 6 mois que je ne vivais que dans l'attente de rejoindre cette "terre promise", et puis finalement, je la vois s'éloigner...
J'ai vraiment trop la haine. Je suis triste, déçue, dégoutée.
Je ne pense pas chercher autre chose dans un futur proche, du moins, pas avant la rentrée dans tous les cas. A vrai dire, je n'ai aucune idée de ce que je vais faire. Continuer sur la voie dans laquelle je me trouve actuellement est en tout cas la pire des choses, je vais donc sans doute essayer de changer ça. Mais par quel moyen, je ne sais pas.
Retour à la case départ. Again.
Printemps 2011
Après "l'échec 2010", j'avais décidé de continuer tranquillement mon chemin, repoussant à plus tard une éventuelle installation.
Aujourd'hui, cela n'a pas vraiment changé, même si l'année 2011 promet d'être rude !
Ma vie actuelle me convient comme cela, c'est une nouvelle expérience (dont je vous parlerais bientôt, promis !) intéressante que je veux mener jusqu'au bout ! Ainsi, je n'ai pas vraiment de projet "d'agrandissement" ou autre...
Je fais en sorte d'apporter à ma petite meute tout le confort et l'amour dont elle a besoin pour s'épanouir au maximum. Mais bon, on est jamais à l'abri de craquer, c'est certain !
Le seul point intéressant pour le futur, c'est ma décision d'obtenir un BTS Techniques de Commercialisation le plus rapidement possible pour continuer ma route. J'aimerais revenir à l'un des buts que je m'étais fixée, devenir "enseignante du canin" dans une MFR. Ne croyez pas que j'oublie l'élevage ! J'ai simplement décidé de ne pas vivre de mes chiennes pour le moment, parce que je préfère profiter de la vie avec elles...
Un BTS prend deux ans, alors pas d'inquiétude si rien ne bouge sur cette page ci... Il y a tellement de choses à lire ailleurs de toute façon que vous ne remarquerez rien du tout !
A suivre ^^
Début 2014
Oula, je n'ai pas écrit ici depuis fort longtemps... !
Je vous avais laissé, le projet d'un BTS plein la tête... Evidemment, rien de tout cela ne s'est réalisé !
De 2011 à 2013, j'ai continué à me tuer au travail, cumulant deux boulots et beaucoup trop d'heures/semaines ! Résultat, je n'avais pas le temps de m'occuper de mes chiens, encore moins de les sortir ! Ils ont été choyés et aimés, mais j'ai gardé jalousement tout ce qu'ils m'apportaient, Il faut dire que la vie n'aide pas, et de galères en galères, j'ai finalement opté pour une solution drastique pour moi, mais parfaite pour mes chiens !
Début 2013, j'ai quitté toutes mes vies professionnelles, pour me consacrer à la seule chose qui compte vraiment au final : mes chiens.
Et pour aller dans ce sens, il était temps de rentrer dans les rangs :
Le 1er juin 2013 sonne la professionnalisation de l'élevage !
Depuis, je n'ai aucune autre activité à part l'élevage, je passe mes journées entières à m'occuper de mes chiens, et j'ai même pu reprendre la pratique du RCI en club !
Que du bonheur =)))